9 mars 2019
Un psychotraumatisme, c’est un événement d’une telle violence pour une personne que son cerveau disjoncte. Pour résumer, c’est quand un évènement est tellement effrayant, bizarre, dégradant ou injuste, qu’il met la personne face à l’absurde et à la peur de l’impuissance et de la mort.
Cette incompréhension arrive plus particulièrement quand les traumatismes se produisent là où l’on aurait dû se sentir en sécurité, comme dans l’univers familial, et plus particulièrement en cas d’agressions sexuelles.
Quand une personne vit ou assiste à une violence, sa réaction naturelle est la peur. Normalement, quand une peur est « gérable » :
Quand la peur est trop grande ou trop incompréhensible, l’amygdale se bloque, et le cerveau se met à produire de trop grandes quantités de cortisol et d’adrénaline. Et ça, c’est dangereux pour l’organisme : ça peut déclencher tachycardie, sueurs, tremblements, difficultés à respirer, vertiges, angoisse +++, ou même un arrêt cardiaque ! Submergé par les hormones, le corps se bloque, c’est ce qu’on appelle LA SIDÉRATION. Par exemple, c’est ce qu’il se passe pour une biche lorsqu’elle se trouve coincée dans les phares d’une voiture :
Quand on est sidéré, la violence continue mais le chemin qui permet au cerveau de comprendre ce qu’il se passe est coupé : la personne victime ne fait plus de lien entre un événement et l’émotion qui devrait lui être associé. Du coup, plus d’émotions, plus de souffrance ! La victime va alors développer une impression d’étrangeté, d’irréalité, d’être spectatrice de ce qui lui arrive, de voir un film, de confusion, de dépersonnalisation : c’est ce qu’on appelle LA DISSOCIATION.
Lors de la dissociation, face à la surcharge d’hormones de stress, le cerveau déclenche une seconde vague d’hormones, qui ont cette fois-ci pour but de calmer le corps : des endorphines, et des kétamine-like.
D’un coup, la personne qui avait peur et était dans un état de très haute excitation, se sent calme et, malgré le traumatisme qui se poursuit, l’état de stress s’apaise, il n’y a plus de souffrance psychique ; les endorphines provoquent une analgésie, il n’y a plus de souffrance physique !
Quand une personne est dissociée, elle va ressentir des émotions très fortes, mais comme de très loin. Et comme le chemin entre l’amygdale et l’hippocampe est coupé, elle n’aura qu’un souvenir flou des événements, voire une totale amnésie.
Quand un psychotrauma n’est pas conscientisé et traité, il peut y avoir à court, moyen et long termes de multiples conséquences sur le corps et le psychisme :
Une grande partie des textes de la section « psychotrauma » sont inspirés, ou issus, des travaux de la docteure Muriel Salmona. Vous pouvez consultez ses écrits sur son site.