9 mars 2019
La violence sexuelle, dont le BDSM, est une conduite dissociante, au même titre que les sports extrêmes ou que la consommation d’alcool. Les conduites dissociantes ont pour but de déclencher dans le cerveau une production d’hormones euphorisantes, de recréer l’état de dissociation et d’anesthésie émotionnelle vécu lors d’un traumatisme non-traité (et souvent non-conscientisé) par la personne. Chez les victimes de violence sexuelle, le trauma n’est souvent pas conscientisé en tant que tel lorsqu’il s’agit de viols conjugaux, ou de sexualités violentes banalisées par la société.
Utiliser la violence sexuelle pour s’apaiser est une solution transitoire efficace ! La personne qui subit de la violence sexuelle va se sentir « détendue », « shootée », « s’abandonner ». Et plus les violences sont fortes, et ressemblantes au trauma initial, plus elles vont être efficaces.
Les agresseurs BDSM prétendent que la reproduction de violences « dans un espace contrôlé » est un « jeu », une « soupape », une catharsis, qui permet d’ « évacuer ». Certains prétendent même que cela a un effet thérapeutique.
Factuellement, il suffit d’examiner ce que les violences causent comme effets dans le cerveau pour comprendre que c’est totalement faux : chaque « séance » vient déclencher de la dopamine qui déclenche à son tour des endorphines, et ce faisant chaque séance vient réactiver et réenforcer les schémas traumatiques.
Ce n’est pas pour rien que le milieu BDSM emploi le mot de « dressage » : les pratiques de violences sexuelles « dressent » littéralement le cerveau à associer douleur et plaisir, peur et envie, auto-détestation et jouissance.
De la même manière que les cobayes de Pavlov se mettaient à saliver en entendant une clochette, les personnes « dressées » à la douleur se mettent à ressentir de l’excitation face aux maltraitances : leur cerveau a compris que la peur et la douleur étaient les prix à payer pour la jouissance et l’apaisement.
« Jouer » à avoir une sexualité violente peut donc paraître dans un premier temps comme une bonne idée, car cela permet de libérer des hormones qui détendent la personne angoissée. La personne qui vit la violence sexuelle peut se sentir soulagée, et jouir de ne plus ressentir de souffrance physique et psychique. Mais non seulement les conduites dissociantes ont tout un tas d’effets secondaires graves – qui empirent les symptômes traumatiques initiaux – mais elles ont un effet d’accoutumance ! C’est à dire que pour continuer à être efficaces, elles vont se répéter, et s’aggraver, en devenant de plus en plus violentes.
Ainsi, pour déclencher la disjonction, la personne va devoir regarder du porno de plus en plus violent, vivre des violences de plus en plus intenses et transgressives, de plus en plus rapprochées, multiplier les expériences et les partenaires dangereux.
Ainsi, en dépit des soulagements ponctuels qu’elles procurent, les pratiques sexuelles violentes peuvent à moyen-terme avoir des effets catastrophiques, car elles renforcent la mémoire traumatique amygdalienne et font perdurer et augmenter tous les symptômes liés au trauma :
Une grande partie des textes de la section « psychotrauma » sont inspirés, ou issus, des travaux de la médecin Muriel Salmona. Vous pouvez consultez ses écrits sur son site.